DISTINCTION FILM / CINEMA

 

Gilbert Cohen Séat a finement distingué le fait cinématographique du fait filmique:

« Le film n'est qu'une petite partie du cinéma, car ce dernier constitue un vaste ensemble de faits dont certains interviennent AVANT le film (infrastructures économiques de la production, financement, techniques des appareils, studios...), d'autres APRES le film (influence culturelle, réaction des spectateurs, mythologie des "stars"...), d'autres encore PENDANT le film, mais à côté et en dehors de lui (rituel social de la séance de cinéma, équipement des salles, problème de la perception des images..).»

La sémiologie du cinéma va s'établir du côté du fait filmique.

Pour Christian Metz, le cinématographique, en plus du total des entours du film, c'est le total des films mêmes ou encore le total des traits qui dans les films sont supposés caractéristiques d'un certain langage pressenti. Le cinématographique de Metz dépend de la sémiologie, celui de Cohen Séat relève de la sociologie, de l'économie. Il faut être prudent avec la terminologie: le cinématographique de Metz correspond en gros au fait filmique de Cohen Séat.

L'analyse du cinéma doit caractériser le cinématographique, cette «somme virtuelle de tous les films» à partir de l'analyse des unités concrètes de discours, des messages différents que sont les films. On peut ainsi opposer une analyse du système cinématographique, une étude de son «langage», à une étude des textes filmiques, une analyse textuelle des oeuvres; on rapprochera de l'opposition entre l'étude linguistique de la langue et la linguistique du discours.